Covid et pandémie : facteurs de risque du burnout parental ?

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Les réseaux sociaux et les magazines nous inondent de belles photos d’enfants-rois, de parents photoshopés, d’intérieurs bien rangés et de plats équilibrés. Loin de ces belles images, il y a la vraie vie des parents ! Et leur quotidien n’est pas si zen, en particulier depuis que la Covid-19 s’est invitée dans nos vies. Fermeture des écoles et des activités pour enfants, incertitude économique, ou même risque de tomber malade… ce sont autant de facteurs qui augmentent le risque de stress et d’épuisement, voire de burnout parental. 

La pandémie actuelle, surtout vu son étalement dans la durée, a contribué à l’aggravation de certains facteurs de risque du burnout. Savoir ces facteurs de risque permet de mieux les comprendre et d’identifier notre besoin de soutien lorsqu’il se fait sentir. 

Plus d’incertitudes conduisent-elles au burnout parental ?

De nombreuses études, bien avant la pandémie, expliquent que le cerveau humain se construit sur des repères, des informations que nous stockons et qui nous permettent de diriger nos actions. Or face à des situations dont les informations sont incertaines, notre capacité à traiter ces données est ébranlée. L’incertitude devient un vrai problème quand, rongé par le doute, nous n’arrivons plus à prendre de décision. C’est précisément ce qu’il s’est passé ces derniers mois : nous n’étions pas préparés à une telle expérience ! 

L’imprévisibilité est déjà un challenge quand on devient parent : il faut revoir ses projets, adapter son organisation en permanence, jongler avec de nouvelles émotions. À tout cela, viennent désormais s’ajouter de nouvelles incertitudes logistiques (fermeture des classes, télétravail), économiques (baisse ou perte de revenus), familiales (difficulté de garde d’enfants, aide à un proche vulnérable), et même psychologique (peur de tomber malade). 

Ces chamboulements de dernière minute bouleversent notre besoin de stabilité, augmentent le niveau de stress et entraînent une grande souffrance. Cette souffrance est un signal d’alerte face au burnout parental. 

Plus de charge de travail parental ?

Depuis un an, le spectre des responsabilités parentales ne cesse d’augmenter, au risque de se retrouver littéralement au bord du pétage de plombs. 

D’abord en chômage partiel puis en télétravail, Sarah, 36 ans, s’est sentie coupable de devoir garder ses enfants de 3 et 6 ans « enfermés » à la maison, alors que la France entière était en confinement ! « J’avais l’impression de les priver d’activités ou d’école, de devoir les tenir éloigner de leurs familles (grands-parents, cousins) et depuis, je me mets une pression incroyable pour assurer sur tous les plans (maman, prof, épouse, psy, cuisinière) » confie-t-elle. Comme beaucoup de parents au bord du burnout parental, Sarah s’est retrouvée dans une course à la perfection. Le ras-le-bol de faire inlassablement les mêmes choses sans gratitude ni soutien s’installe petit à petit. « J’étais à bout, fatiguée, stressée, je me sentais incomprise, je ne supportais plus la présence de mes enfants dans la même pièce, et c’était l’ascenseur émotionnel en permanence »Dans cet état d’épuisement émotionnel, psychique et physique, le parent ne parvient plus à prendre du plaisir dans son rôle de parent, ni à trouver les ressources nécessaires pour se sortir de cet état.

Plus d’isolement des parents ?

L’isolement des parents a également augmenté avec la Covid 19. Et en ce qui concerne les parents séparés, c’est carrément la double peine. L’arrêt de l’école, l’absence de soutien et la fermeture des lieux de sociabilisation peuvent avoir un effet dévastateur sur des familles monoparentales souvent déjà exposées aux difficultés économiques. Les femmes sont en première ligne de la crise sanitaire et sociale : 80 % des familles monoparentales sont gérées par une femme.

En mars dernier, deux chercheuses et psychologues à l’Université Catholique de Louvain, Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, publiaient les résultats d’une étude internationale, menée par une centaine de scientifiques dans 42 pays, afin de connaître l’ampleur du burnout parental dans le monde. Elles révèlent que « les pays les plus touchés par le burnout parental sont les pays occidentaux où le niveau d’individualisme est très élevé ». En France, comme dans beaucoup de pays occidentaux, la parentalité est une activité solitaire, contrairement à la culture sub-saharienne par exemple, où on dit « qu’il faut tout un village pour élever un enfant ». Cette dimension communautaire n’existe plus dans notre société et chacun se débrouille pour gérer ses enfants. Les défis logistiques sont encore plus compliqués pour les mères et pères isolés, qui représentent une famille sur cinq en France. 

Plus de solutions !

La bonne nouvelle, c’est qu’une fois que le parent a identifié sa souffrance, il peut se rétablir rapidement. Se faire aider par des professionnels, participer à des groupes de paroles, contacter des associations, chacun trouvera la solution qui lui convient, car elles existent et surtout, elles fonctionnent. Sortir de son isolement, même en temps de crise, cela reste possible. Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, ont ainsi mis en place un site internet pratique, facile et accessible, permettant de mieux comprendre ce syndrome, de s’auto-diagnostiquer et de trouver les ressources nécessaires (www.burnoutparental.com). 

On peut aussi s’appuyer sur des outils d’aide à la parentalité pour mieux anticiper ce qui peut l’être, planifier ou s’organiser. Depuis 2017, c’est d’ailleurs l’ambition de notre appli Share(d), qui réunit une palette d’outils pour permettre aux familles de mieux s’organiser, de partager leur quotidien pour rompre l’isolement, et de respirer dans leur exercice de la parentalité.

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Publié par L’équipe Share(d)

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