Les réseaux sociaux, enfer ou soutien pour les parents ?

Temps de lecture : 5 min

Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien. Leur utilisation n’est pas réservée qu’aux « jeunes » ! Comment et pourquoi utilisons-nous les réseaux sociaux en tant que parents ? Est-ce une ressource utile à la parentalité ou au contraire, une source de stress et d’injonctions à l’hyperparentalité ?

Les parents, des utilisateurs hyper-connectés

Très présents sur les réseaux sociaux, les parents d’aujourd’hui font partie de ces utilisateurs hyper-connectés. Plus d’un parent sur deux se considèrent comme accros à leur smartphone (sondage faireparterie/Gece, juin 2018).  Ils passent entre 1h30 et 2h40 par jour sur les réseaux sociaux et aiment diversifier leur contenu, en visitant en moyenne 3,2 médias sociaux différents. C’est légèrement supérieur à la moyenne des Français (2,7) mais inférieur aux 15-24 ans (3,9). (baromètre Bilbokid, juillet 2020 et Médiamétrie 2020).

Les géants du net arrivent en pole position des réseaux préférés des parents : Facebook, YouTube et Instagram. Mais les pères et les mères n’ont pas le même usage. Les mamans sont plus présentes sur Facebook, Instagram et Pinterest, alors que les pères préfèrent YouTube, Twitter, LinkedIn, ainsi que TikTok, même si ce dernier se place dans le bas du Top 10.  

Les femmes en général, utilisent les médias sociaux pour échanger, partager, commenter. C’est le cas des mamans, utilisatrices de Facebook, Instagram ou encore Snapchat pour rester en contact avec leurs proches. Pour les hommes, les réseaux sociaux sont plutôt une source d’informations et de prises de contact. Les pères suivent davantage l’actualité sur YouTube et Snapchat et travaillent leur image sur Facebook, Instagram et Pinterest.

Les tranches d’âge aussi ont leur importance : plus de la moitié des parents connectés à Snapchat et Instagram ont moins de 30 ans. Lorsqu’un réseau social devient trop populaire, il a tendance à être délaissé par les utilisateurs les plus jeunes. Or ces deux réseaux étaient les favoris des ados et des jeunes en 2015, au détriment de Facebook ou Twitter. Désormais, ils sont récupérés par leurs parents, alors que les jeunes se tournent vers d’autres nouveautés… loin des parents !

Informatifs et stressants, le double effet des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux offrent des plateformes de contenus très variés. Chacun y trouve son bonheur selon ses besoins, ses envies, sa personnalité… Mais l’accès à tant d’informations est à double tranchant. A la fois intéressant et rassurant, tout ce contenu à portée de clics devient stressant lorsqu’il est noyé dans un flot d’informations incessantes, d’injonctions, et d’images éloignées de la réalité.

Audrey, 37 ans, maman de trois garçons de 9, 7 et 4 ans, est « accro » à Instagram depuis qu’elle suit des bloggeuses et des influenceuses. Elle raconte cependant que ce média l’aide à suivre les tendances sociétales : « En consultant des comptes de bloggeuses féministes, j’ai pris conscience de l’importance de sensibiliser mes enfants à ce sujet. Sans Instagram, je n’aurais peut-être pas abordé ces sujets-là avec mes garçons, surtout avec mon aîné ». Audrey est également très connectée à Facebook où elle a rejoint plusieurs communautés de mamans de sa région. « Ces groupes en ligne m’ont aidé à m’équiper en fournitures et vêtements de seconde main pour les enfants ». L’entraide, effet positif des réseaux sociaux, permet de sortir de l’isolement « Lors du premier confinement, nous confie Audrey, la solidarité entre les mamans s’est accentuée. On partageait nos astuces pour occuper les enfants ; certaines ont même offert du matériel informatique aux familles dans le besoin, pour assurer l’école à la maison ». 

Les réseaux sociaux sont devenus de puissants outils pour sensibiliser les parents et encourager les actions solidaires et éco-responsables. S’ils apportent de nombreux bénéfices (informations, conseils, contacts…), leur utilisation peut avoir des effets néfastes sur notre quotidien, nos relations et même nos humeurs ! Audrey reconnaît qu’elle se sent déçue ou jugée lorsque ses publications sont peu « likées » ou commentées. Cette quête d’approbation et cette peur du jugement constituent des menaces pour l’égo, pouvant faire chuter sa confiance en soi. 

L’image du « bon parent », véhiculée dans les médias et la société n’épargne pas les réseaux sociaux. Entre les injonctions à certains modèles éducatifs et les « influenceurs », nouveaux experts en parentalité, de nombreux parents sont affectés par cette pression sociale. Face à ces images figées, il faut reconnaître la réalité : nous avons tous des vies différentes, des problèmes, des angoisses… même pour les plus populaires des blogueuses !

La parentalité sur les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont renforcé notre accès à une grande variété d’interactions et de connaissances dont la parentalité. Les parents s’en servent pour trouver du soutien aux sujets qui les préoccupent :

  • l’utilisation des écrans chez les enfants, 
  • la manière d’aborder des sujets délicats comme la maladie, la séparation,
  • l’autorité et la gestion des conflits, 
  • la scolarité et l’orientation, 
  • les violences scolaires ou les relations avec les autres enfants.

Si Internet joue un rôle essentiel dans la parentalité, les réseaux sociaux sont devenus un allié indispensable et un véritable soutien. C’est souvent le premier pas d’une démarche active de parents en difficulté ou en questionnement sur leur rôle éducatif quotidien auprès des enfants. Associations, services publics et autres organismes de soutien à la parentalité doivent maintenir une présence nécessaire sur ces plateformes.

Les marques aussi ont bien compris l’impact des réseaux sociaux pour toucher leur cible : les parents, qui veulent le meilleur pour le bien-être de leurs enfants ! Certaines s’appuient sur les influenceurs pour faire passer leur message et vendre leur produit. 85 % des parents abonnés aux comptes d’influenceurs ont déjà acheté un produit sur leur conseil, comme des jouets, des vêtements, des produits de soin, de décoration, ou d’alimentation. Les pères sont d’ailleurs plus enclins que les mères à suivre leurs recommandations ! (baromètre Bilbokid, juillet 2020).

Incontournables, les réseaux sociaux sont un formidable outil de communication. Mais il reste essentiel pour tous les parents de modérer leur usage sur cet espace virtuel et de conserver un libre-arbitre. Quelle que soit leur connaissance des plateformes, les parents pourront accompagner au mieux les futurs utilisateurs, les enfants… et désormais les grands-parents !

Publié par L’équipe Share(d)

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