Comment aider les enfants à parler de leurs soucis ?

Temps de lecture : 5 min

Alors que le langage est bien acquis, beaucoup d’enfants continuent d’éprouver des difficultés à parler de leurs soucis. Ils ont besoin de soutien, d’encouragement et surtout d’écoute. C’est le rôle des parents. Comment aider les enfants à nous parler de leurs soucis et de leur quotidien ?

Raconter sa journée à l’école

Vous avez sûrement déjà tenté de savoir ce que vos enfants font à l’école. Après les avoir bombardés de questions, la réponse reste souvent la même : « je ne me rappelle plus ». Autre variante : « Rien ! ». Si vous avez la chance d’obtenir une réponse, elle est aussi brève qu’un « oui » ou qu’un « non ». Doit-on s’inquiéter ? Rassurez-vous, (presque) tous les enfants adoptent ce comportement. La mémoire des jeunes enfants est différente de celle des adultes. Restituer les faits et se souvenir du déroulé des événements forment un exercice difficile. Les enfants n’ont pas la maturité nécessaire pour prendre du recul sur leur journée, tirer des conclusions ou trouver les mots justes du vocabulaire des émotions. Cependant, comme pour les adultes, cela se travaille et c’est une habitude qui se développe avec le temps. Les « mystères » qui entourent sa journée d’école ne sont pas inquiétants tant que les comportements restent habituels. Mais si le silence-radio est associé à un changement de comportement (agressivité…), d’humeur (tristesse…) ou à des symptômes physiques (hématomes, maux de ventre, …), voire psychologiques (perte d’appétit, cauchemars, …), il faut surveiller la situation et trouver la source du problème.

Développer le cerveau émotionnel

Grâce à l’étude des neurosciences, on sait désormais que les émotions ont un impact incroyable sur le développement du cerveau des enfants. Avant 5 ans, leur cerveau n’étant pas encore mûr et surtout très fragile, les enfants ont du mal à gérer les tempêtes émotionnelles qui les traversent (joie, peur, tristesse). Les parents, comme les enseignants ou autres adultes référents, sont là pour aider à construire les supports de verbalisation permettant de comprendre et exprimer leurs émotions. L’expression des ressentis aide à atténuer leur intensité, tout en contribuant à la maturation du cortex préfrontal, cette fameuse zone du cerveau qui régule nos émotions. N’hésitez pas à lire aux jeunes enfants des histoires qui illustrent l’expression des émotions. C’est une bonne base pour faire parler de ce que cela provoque en eux, c’est-à-dire dans leur corps. Les livres permettent aussi d’enrichir le vocabulaire des émotions : la peur, le dégoût, la colère, la surprise, la joie, la tristesse… Il existe des jeux, des supports visuels, des posters pour aider l’enfant à se situer et à visualiser une émotion. Plus l’enfant est familier avec ses notions, plus il grandit en sachant les reconnaître. Il peut parler plus facilement de ce qu’il ressent. Enfin, n’oublions pas que pour surmonter une émotion, rien de tel qu’un bon câlin ! L’affection aide le corps à sécréter de l’ocytocine, une hormone apaisante, aussi appelée « l’hormone du bonheur ». Régulièrement stimulée lorsque nous échangeons des marques d’affection et des paroles bienveillantes, elle participe à réduire le stress et à réguler nos émotions fortes.

Déceler des problèmes

Il est difficile de déceler un problème chez un enfant qui ne parle pas. C’est pourquoi, dès le plus jeune âge, il est important d’instaurer une base de communication stable. Les enfants doivent savoir que les parents sont présents, attentionnés et à l’écoute quelle que soit la situation. Par exemple, lors des moments d’échanges quotidiens, le portable est mis de côté, la télé est éteinte. Votre attention est consacrée à l’échange. Ce climat de confiance est plus favorable pour encourager l’enfant à exprimer un problème éventuel. Parfois, les enfants ont tout simplement du mal à prendre du recul sur une situation pour comprendre ce qui ne va pas. Clémence Prompsy, psychologue familiale recommande d’utiliser la métaphore du jeu du « Qui est-ce » en posant des questions qui éliminent progressivement des contextes, des gens, etc. « J’ai l’impression que tu te sens triste en ce moment. Est-ce que c’est plutôt à cause l’école ou à la maison ? Si c’est plutôt à l’école, est-ce qu’il y a quelque chose qui te dérange avec la maîtresse ou à la récréation ? », etc. Si celui-ci mentionne une difficulté scolaire (avec un autre enfant ou un enseignant par exemple), encouragez-le à réfléchir aux solutions possibles. Les enfants sont capables de résoudre des problèmes par eux-mêmes, pour peu qu’on leur en donne l’opportunité. Rechercher de l’aide extérieure fait partie des solutions possibles. Lorsque la situation devient inquiétante, si vous remarquez des changements radicaux, il vaut mieux faire appel à un médecin, un psychologue, ou se tourner vers la direction de l’établissement.

Des astuces pour faire parler les enfants

Place au rituel !

Les enfants aiment la routine. Vous pouvez donc instaurer un rituel pour parler avec eux de la journée. Pas seulement de leur journée. Commencez par parler de la vôtre, ils vont se prendre au jeu. Cette routine, en plus d’être rassurante, devient un vrai moment d’échange. Chacun à son tour, parents et enfants peuvent raconter un moment préféré, un moment plus difficile, ce qu’on a aimé au déjeuner, etc. En y mettant un peu d’humour, c’est encore plus encourageant : « As-tu mangé des spaghettis au chocolat ou un gâteau aux brocolis ?

Des questions précises pour aider les enfants à parler de leurs soucis

De manière générale, lorsque vous engagez un échange avec les enfants (ça marche aussi avec les adultes), essayez de poser des questions ouvertes, plutôt que fermées où la réponse se limite à « oui » ou « non ». Les enfants préfèrent aussi les questions précises pour mieux organiser leurs pensées. Au lieu de « Comment s’est passée ta journée ? » –  question classique mais très généraliste – vous pouvez essayer « A quoi as-tu joué pendant la récréation ? », « Quels ateliers as-tu fait aujourd’hui ? », etc. Avec les plus petits, posez des questions qui offrent des choix « As-tu joué avec Suzanne ou avec Charles aujourd’hui ? ».

La pêche aux indices

Engagez la discussion avec les enfants à partir d’informations que vous connaissez déjà : le menu du jour à la cantine, une info dans le cahier de correspondances, un devoir de français à signer, un commentaire de la maîtresse sur la journée passée, un dessin réalisé par votre enfant au parascolaire, etc. De cette manière, vous pouvez poser des questions plus ciblées.

Un temps de transition

Comme les adultes, les enfants sont fatigués après leur journée de « travail » ! Un temps de transition est nécessaire pour relâcher la pression, souffler. Après un bon goûter, un temps de jeu ou de marche en extérieur, les enfants sont plus détendus… et plus à même de communiquer. Liens : Parler de sexualité aux enfants Etablir les règles de vie à la maison La charge mentale portée par les enfants
Publié par L’équipe Share(d)

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