Suite à votre séparation ou à votre divorce, on vous demande souvent comment le vivent vos enfants, comment la procédure s’est passée, comment vous-même vous portez ? Mais une fois la séparation actée, vous faites face à l’inconnu : exercice de la coparentalité, organisation du quotidien à deux mais à distance,… Et nombreuses sont les questions qui concernent l’éducation de vos enfants (Quelle position vis-à-vis des réseaux sociaux, Comment gère-t-on leur argent de poche…) !
Mais avez-vous pris le temps de vous demander quelle relation vous souhaitiez entretenir avec votre ex-conjoint(e) ?
Entre conseils et remarques utiles, profitez de l’expérience des parents séparés qui ont rencontré les mêmes doutes et qui partagent avec nous ce qu’ils en retiennent de l’exercice de leur coparentalité.
Coparentalité: se séparer mais ne pas se quitter
Il est souvent compliqué (voire contreproductif) de chercher à vous orienter vers une séparation franche et définitive.
En effet, vous avez pris la décision de mettre fin à votre relation de couple, mais vous restez unis par vos enfants : en cela, vous êtes inaliénables.
Mais quelle doit être la nature de ce lien ? Y-a-il vraiment une norme ? Nous ne le pensons pas. Explorons ensemble quelques pistes de réflexion pour vous permettre de déterminer la relation que vous souhaitez entretenir avec votre ex.
Je le/la considère plutôt comme mon ex ou plutôt comme le père/la mère de mon enfant ?
Cette question est très intéressante parce qu’elle porte en elle une partie de la solution. De façon extrêmement pragmatique, votre ex-conjoint(e) est également le coparent de vos enfants.
Ceci étant dit, dans une relation, faite de hauts et de bas, de passages plus ou moins faciles, de relations plus ou moins tendues, c’est à vous de déplacer le curseur pour répondre à cette question.
Tout se passe très bien : Curseur sur « mon Ex »
En effet, quand tout se passe très bien, vous gardez un contact direct avec votre ex-conjoint(e) et n’avez pas besoin d’intermédiaires.
Tout va mal : Curseur à fond sur « Père/mère de mes enfants »
Eh oui, quand tout n’est pas rose, les relations sont moins directes, moins faciles, et les seuls échanges, s’il en reste, concernent finalement les enfants. Parfois même, ils ne passent plus que par les enfants…
A ce stade, gardez justement à l’esprit qu’il/elle est AUSSI parent, et qu’à ce titre, l’échange entre vous sur ces questions ne doit pas descendre en dessous d’un « minimum syndical » acceptable.
A vous donc, de vous poser la question du positionnement de votre curseur (régulièrement, car bien entendu, il peut évoluer).
Ce n’est pas si compliqué ; d’ailleurs quand on est énervé(e), n’a-t-on pas tendance à parler de son ex en disant « leur père ! » ou « leur mère » plutôt que par son nom ? Vous voyez ?!
En fonction, adaptez votre communication en vous fixant un objectif idéal de position du curseur, et déterminez les efforts que vous êtes prêt(e) à fournir pour y parvenir.
Coparentalité: distance versus proximité
C’est un des axes de réflexion les plus intéressants. Souhaitez-vous établir une relation distante avec votre ex, ou seriez-vous plus à l’aise en conservant une certaine proximité. Certains continuent de vivre dans la même rue suite à leur séparation, quand d’autres cherchent à quitter le pays !
Qu’est-ce qui se cache derrière cette question ?
C’est souvent l’inverse de ce que l’on croit.
En effet, de nombreux parents pensent que proximité signifie bonne entente et que haine réciproque rime avec relation distante. Pas tout à fait. Encore une fois, c’est une question d’équilibre et de curseur.
Un parent habité par la haine et la rancœur, et qui ne veut réserver aucun respect pour son ex, va en fait avoir à cœur de le lui signifier ; il va ainsi maintenir une certaine proximité pour y parvenir au quotidien. A l’inverse, vos ex-copains, quand bien même vos relations étaient sérieuses, ont disparu de votre vie pour la plupart… Pourquoi ? Parce que vous ne partagez plus rien : vous n’avez pas eu d’enfants, et vous vous moquez (avec bienveillance) de leur parcours après vous.
C’est cette indifférence qui précède la distance.
Que peut-on tirer de cette piste de réflexion ? Que l’indifférence est de loin la meilleure façon de vous protéger si vous ressentez un besoin d’espace. La vengeance et le conflit nécessitent une certaine proximité, qui vous maintient dans une situation peu confortable.
Mais attention, la distance n’est pas un objectif absolu lorsque l’on a des enfants. De nouveau, l’équilibre réside dans votre capacité à fixer une distance sur les sujets d’adulte tout en préservant un échange sur les sujets d’éducation pour le bien de vos enfants… L’idéal étant d’aboutir à une coparentalité bienveillante et saine en restant relativement proche.
Mon ex versus mon actuel(le)
Rester proche, oui mais comment quand on refait sa vie ? La réponse à cette question est éminemment personnelle, et nous ne saurions vous répondre.
Cependant, prenez soin de vous fixer certaines limites :
- Ne dénigrez pas votre ex auprès de vos enfants, et encore moins devant votre conjoint(e)
- En effet, cela pourrait produire un effet de bord dont vous ne voulez pas : vos enfants peuvent percevoir cela comme une rivalité entre leur parent et votre conjoint(e), qui ne dit mot, et donc consent à vos remarques… Pris alors dans un conflit de loyauté, vos enfants pourraient reporter leur colère contre votre conjoint(e)
- Ne comparez pas votre ex et votre actuel(le)
- Pas besoin de vous expliquer pourquoi… Vous aimeriez qu’on le fasse avec vous ? J
Gardez le meilleur et apprenez la coparentalité
Votre vie commune vous a mené à la séparation, pour des raisons qui vous appartiennent. Votre vie post-rupture elle, continue de s’écrire, et il est possible de déterminer les conditions de sa réussite. La bonne attitude ? C’est en fait une question d’équilibre constant, entre proximité et distance, zone de confort et peur du vide, regret et rebond,…
Vous aurez à décider ensemble d’un certain nombre de questions (comme l’argent de poche ou encore les règles d’utilisation des réseaux sociaux) pour le bien de vos enfants.
En conclusion, on n’a pas de recette miracle, mais on espère sincèrement que ces quelques pistes de réflexion vous permettront de prendre le recul nécessaire et conserver le meilleur de votre relation passée avec votre ex, pour écrire ensemble, la page de votre coparentalité suite à votre séparation, pour votre plus grand bonheur, et celui de vos enfants.