Former une nouvelle équipe parentale après la séparation : pourquoi et comment ?

Temps de lecture : 4 min

La séparation des parents modifie forcément l’équilibre de la famille. Cela peut aussi avoir un impact important sur le bien-être ou le développement des enfants. S’il est parfois difficile de surmonter ses rancœurs après un divorce ou une séparation, les parents séparés ont peuvent mettre en place de nouvelles frontières relationnelles, dans l’intérêt de l’enfant, pour former une équipe parentale.

Rester une équipe parentale après une séparation ?

Les parents séparés, heureux en couple ou malheureux, peuvent tout à fait développer une relation parentale de qualité pour que la famille fonctionne dans sa nouvelle configuration. On parle alors d’équipe parentale ou de coparentalité. Il s’agit pour les parents séparés de construire ensemble de nouvelles bases de communication et de créer une nouvelle relation. Juridiquement, on parle parfois de couple parental. Mais le mot « couple » porte à confusion et laisse planer un doute sur la nature des sentiments.  

L’idée d’une équipe parentale implique que les deux parents fournissent des efforts, un travail d’équipe, vers un objectif commun : le bien-être de l’enfant. On le sait bien, l’union fait la force. C’est pourquoi le pouvoir d’une équipe parentale unie est puissant. Dans ce cas, on parle parfois de coparentalité positive. Ce terme est intéressant pour démontrer la volonté de construction d’une relation bienveillante des parents envers leurs enfants mais aussi de l’un envers l’autre. Cependant, la coparentalité ne se limite plus désormais aux seuls parents séparés. On l’entend aussi comme l’exercice conjoint de l’autorité parentale, alors que son principe repose sur le fait qu’un enfant doit continuer à conserver une relation avec ses deux parents, séparés ou non.

Une équipe parentale efficace est donc un levier de bien-être pour l’enfant. Les parents séparés se fixent des règles de vie adaptés aux besoins de la nouvelle structure familiale. Définir ensemble des consignes ou des limites claires, garder un discours cohérent, sont possibles malgré la séparation.

Les conséquences du conflit parental

« La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s’y plongent » écrivait déjà le philosophe Sénèque dans son traité philosophique « De la colère ». De nombreuses études scientifiques montrent que le niveau de conflit est beaucoup plus impactant pour les enfants que leur environnement. Autrement dit, les rapports conflictuels répétés des parents (séparés ou en couple) perturbent plus fortement l’état émotionnel, psychique ou affectif des enfants, qu’une séparation ou un divorce. Le conflit parental augmente le risque chez l’enfant d’exprimer sa souffrance par des réactions d’anxiété, de dépression, d’agressivité ou encore de conduites à risques. Il peut aussi engendrer des conséquences sur sa vie d’adulte. 

L’équipe parentale, les écueils à éviter

La place de la communication est importante dans la construction d’une nouvelle relation parentale… à condition de ne pas laisser la relation conjugale polluer les discussions. Et lorsque la communication est coupée, il est urgent de faire appel à un médiateur familial. Dans tous les cas, l’enfant n’est pas le messager (« tu diras à ta mère/ton père… »).  Son rôle n’est pas non plus de choisir entre les deux parents ou de prendre parti. A tout âge, un enfant a besoin de réconfort et d’assurance sur le fait que ses parents l’aiment et qu’ils seront toujours là pour lui, même s’ils reconstruisent leur vie séparément. 

Les leviers d’une équipe parentale harmonieuse 

Former ou reformer une équipe parentale après une séparation prend du temps. Cela demande de l’engagement et de la volonté. Si ce n’est pas un chemin toujours facile, avec de l’énergie et de la bienveillance, cette étape en vaut pourtant la peine ! 

Plusieurs études ont identifié 4 facteurs permettant d’évaluer l’équilibre d’une coparentalité saine :

  • La gestion des interactions familiales : les deux parents sont-ils impliqués auprès de l’enfant et capables de communiquer à son sujet, sans l’impliquer directement ou sans le placer dans une situation de conflit de loyauté ?
  • La division des tâches et des responsabilités : le partage des tâches (ménagères, domestiques, familiales…) et des responsabilités (financières, légales, médicales…) est-il équitable ?
  • L’accord éducatif : les parents partagent-ils des idées ou valeurs communes sur l’éducation des enfants (comportement, discipline, alimentation, etc.) ? 
  • Le soutien et le sabotage : Les deux parents sont-ils à l’écoute l’un de l’autre en se soutenant dans leurs efforts parentaux, ou au contraire, existe-t-il une situation de dénigrement visant à se nuire ?

La dimension de conflit et de soutien entre les parents est essentielle. Elle montre, malgré la séparation conjugale, la volonté de continuer à entretenir une relation coparentale fonctionnelle. Lorsque le niveau de conflit est bas et le soutien est élevé, les parents séparés entrent dans une relation de coparentalité coopérative. Dans ce nouveau contexte, les enfants continuent d’évoluer de manière équilibrée, sans trop souffrir de la séparation. 

Publié par L’équipe Share(d)

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